Lucien Clergue, Née de la vague, 1968

Proies ou prédateurs — et pas d’autre choix. Au début de Bel-Ami, Maupassant montre son héros arpentant les grands boulevards à six ou sept heures du soir, au début de l’été, dévoré de soif, et pas un sou en poche, prêt à tuer pour un demi de bière — un bock, comme on disait alors. Un peu plus tard dans la seconde partie du roman, et en été encore, Georges Duroy attend l’une de ses conquêtes dans le petit square installé devant l’église de la Trinité. Dans les deux cas, il marche lentement, parce qu’il est un fauve, un prédateur : c’est à cela qu’on les reconnaît, la lenteur de la démarche, l’œil aux aguets, fixant des détails dans leur mémoire de chasseurs… Alors que les proies se déplacent vite, et considèrent le paysage en vrac, de leurs yeux un peu myopes.

Je marchais lentement sur le quai de Rive-Neuve. Mais aussi lentement que je me déplaçasse, je suis arrivé à hauteur d’une jeune femme rousse — petite, fesses rondes prises dans un short en jean assez court, les épaules légèrement voûtées. Je la dépassais quand j’ai découvert, en arrivant à sa hauteur, une paire de seins invraisemblables, pointant sous le tee-shirt couleur de rose-thé. Invraisemblables tétons, dardés comme s’ils avaient été sucés l’instant d’avant.
Si un groupe de touristes, immobiles soudain devant un magasin de savons supposés marseillais, ne m’avait pas forcé à me rapprocher d’elle, sans doute ne se serait-il rien passé. Mais je me suis trouvé brutalement à distance de communication.
– Vous avez des seins somptueux, ai-je osé.
Elle a tourné la tête, m’a jaugé et a souri. Un quinquagénaire aux tempes grises, allons, aucun danger.
– J’en suis la première encombrée, a-t-elle dit.
Le fait est que les deux globes occupaient glorieusement l’espace.
– J’aimerais les photographier, dis-je — et je me surpris moi-même, n’ayant jamais été amateur de fortes poitrines. Mais il y avait quelque chose de marmoréen, presque inhumain, dans ces deux demi-globes parfaits. Qu’elle marche elle aussi lentement évitait qu’ils se balancent : elle défiait la gravité. J’ai pensé à Baudelaire : « Elle se développe avec indifférence… »
Elle a évalué la proposition.
– Ici ? a-t-elle souri, avec un geste circulaire qui couvrait le troupeau aveugle balloté çà et là.
– J’habite à deux pas… J’ai besoin de projecteurs, voyez-vous. Rien de beau ne s’improvise.
J’ai eu l’air de réfléchir un instant.
– Je crois que le noir et blanc conviendrait bien.
Elle s’est arrêtée.
– Pourquoi pas ? a-t-elle murmuré.

J’habitais effectivement à deux pas. La volée de marches ne l’a pas déconcertée, malgré la chaleur épaisse qui régnait de jour-là. Mais la première chose, en arrivant, fut de lui offrir un verre d’eau fraîche.
Pendant qu’elle le dégustait à petites gorgées, j’ai installé deux projecteurs, l’un latéral, l’autre en contre-plongée, au pied du lit. Les murs de la chambre sont peints en noir, le drap-housse était couleur abricot — un joli gris en noir et blanc. Et le tissu satiné était susceptible de prendre des reflets intéressants.
– Ici ? a dit sa voix dans mon dos.
– Oui, ici.
Elle a posé son verre.
– J’imagine que je dois ôter mon tee-shirt ?
– Pas tout de suite !
J’ai saisi le Nikon. L’objectif, un 18-135, me permettrait aussi bien des plans larges que des gros plans. Je lui ai demandé de s’asseoir, et je l’ai photographiée ainsi. Elle ressemblait, en plus charnu, à certains modèles de Toulouse-Lautrec ou de Balthus, femmes battues ou en instance de l’être. Je l’ai photographiée pour l’habituer à l’appareil, aux déclics, aux lumières. « Non, sans sourire », ai-je précisé.
Puis à ma demande, elle a très lentement ôté son tee-shirt, croisant les bras sur sa poitrine pour soulever le tissu. J’avais réglé le système sur la prise en rafale, et j’ai obtenu d’emblée ce que je recherchais — un abandon, un consentement muet, un don de soi.
Elle avait une peau conforme à sa rousseur, un épiderme de lait rosé, un rêve de tatoueur japonais, sur lequel les veines se dessinaient en nuances bleutées. J’ai réglé les projecteurs à plusieurs reprises, pour créer des contre-jours, mettre en valeur l’orbe inférieure, cadrer en plan de coupe de façon à ne photographier que ces volumes insolents.
Tout cela a pris vingt minutes à peu près. Vers la fin, je me suis glissé de l’autre côté du lit, et je lui ai demandé de tourner la tête vers moi sans bouger le buste. Ses cheveux balayèrent sa joue, son œil bleu avait une expression effarée, elle transpirait légèrement et la sueur perlait sur sa lèvre supérieure. Une fois, deux fois. Puis je lui ai demandé de s’étendre sur le drap soyeux, les seins restaient glorieusement dardés au plafond.
Evidemment, je lui ai suggéré d’ôter ce qui lui restait de vêtements. J’ai dit cela sur le ton d’un ordre, et elle a obéi. Sous le short en jean, elle portait un boxer de dentelle noire qui seyait fort à cette peau de marbre. Je lui ai demandé de le remettre, et j’ai fait quelques plans qui en noir et blanc seraient probablement suggestifs.
Elle avait une ombre de toison pubienne, aussi rousse que ses cheveux, juste de quoi mettre un relief sur un pubis soigneusement épilé, et un sexe refermé sur lui-même comme un coquillage. Je l’ai photographiée en plan large, sous tous les angles. Puis je lui ai offert un autre verre d’eau. « Je veux bien », a-t-elle dit.
Quand elle a eu bu, assise sur le bord du lit, j’ai pris le verre vide dans sa main, je l’ai posé sur la table de nuit, et je l’ai saisie par les poignets, la forçant à se lever d’abord, et à s’agenouiller ensuite. Elle n’a pas eu trois secondes d’hésitation : elle a ouvert mon pantalon — et je me suis félicité de ne rien porter dessous —, a dégagé ma queue bandante et l’a engloutie dans sa bouche avide, aussi consistante qu’elle fût. Elle avait la bouche fraîche de l’eau glacée qu’elle venait de boire. La sensation était exquise.
J’ai cru qu’elle allait m’avaler. Ses lèvres s’écrasaient sur les poils de mon ventre, Elle pompait avec application et méthode, et je l’ai laissée faire, confiant dans mes ressources d’apnéiste pour ne pas risquer une éjaculation intempestive. J’en ai profité pour faire une vingtaine de plans très rapprochés de sa bouche gourmande.
Cela a paru l’amuser. Elle a abandonné un instant la verge dilatée, a levé le visage vers moi : « Vous ne voulez pas… »
– Pas tout de suite, ai-je dit d’une voix aussi froide que possible.
Je l’ai relevée, je l’ai retournée et l’ai mise à genoux sur le bord du lit. Sa chatte s’était ouverte, ses lèvres étaient trempées, j’y ai enfoncé deux doigts de la main gauche, puis trois. J’ai mouillé mon pouce à ses sécrétions, et je le lui ai posé sur l’anus, délicatement rosé. Je n’ai même pas eu besoin de forcer pour que le sphincter s’ouvre et tète le gros doigt qui le harcelait.
De la main droite, je tenais toujours le Nikon, multipliant les gros plans, toujours sur le mode rafale. Bénédiction de l’électronique : autrefois, j’aurais dû changer déjà quatre ou cinq fois de pellicule, ce qui immanquablement cisaillait la séquence.
Elle a gémi quand je me suis enfoncé en elle, sans que mon pouce abandonne son cul. Je sentais ma queue occuper le vagin détrempé, j’ai buté au fond du gouffre, je suis revenu à la surface, et à nouveau je me suis renfoncé. Elle a joui très vite, en pleurnichant comme une ménade.
J’ai attendu que les palpitations de son anus autour de mon pouce ralentissent, j’ai sorti ma verge toujours extasiée, et je l’ai enculée aussi profondément que possible — aussi profondément que ce qu’elle m’avait gobé tout à l’heure. Je n’avais aucun souci, il était évident qu’elle n’en était pas à son coup d’essai.
Le feulement est monté en gamme, elle a crié et s’est cambrée en même temps pour tenter de gagner un ou deux centimètres illusoires, puisque j’étais enfoncé dans son rectum jusqu’à la garde.
– Oui, oui, défoncez-moi ! a-t-elle crié. Jusqu’au cœur !
J’ai apprécié qu’elle en reste au « vous » de politesse. En même temps, cela m’a confirmé dans mon opinion : cette fille avait l’habitude de la domination, et son statut de proie lui convenait parfaitement.
Je l’ai abandonnée quelques instants — son anus restait démesurément ouvert, bâillant comme une bouche de carpe, la bouche d’ombre dont parle quelque part Hugo. J’ai récupéré mon pantalon à mes pieds, et dégagé le lourd ceinturon. Puis je me suis renfoncé dans ce cul palpitant, et je lui ai asséné quelques coups de plat du cuir sur les fesses. Elle a gémi, crié, et joui à grands jets, en vraie femme-fontaine qu’elle était. Et elle s’est effondrée sur le lit.
Alors seulement je suis sorti de son cul, strié horizontalement de marques rougeâtres. Je l’ai laissée haleter quelques minutes, puis je l’ai relevée, elle a glissé à mes pieds et j’ai réoccupé sa bouche docile. Elle m’a pompé de toutes ses forces, et, ma foi, elle le méritait bien, j’ai joui longuement sur sa langue épaisse. Elle a tout avalé, avec de curieux bruits de glotte.

Elle a fini par se rhabiller, il se faisait tard, j’avais des courses à faire. Comme elle allait partir, je l’ai saisie à nouveau par les poignets, et elle s’est remise à genoux.
– Regarde-moi, ai-je ordonné.
Elle a levé vers moi son beau visage harassé.
– Je te veux au bas de mon escalier demain à 18 heures. Je te montrerai les photos. Et nous reprendrons cette séquence, en profondeur. Puis je t’emmènerai dîner.
Elle a hoché la tête. « Tu as compris ? » ai-je insisté.
– Oui…
– Oui, Maître. Répète.
– Oui, Maître…
– Qu’est-ce que tu es ?
– Je suis une petite salope, a-t-elle articulé.
L’expression lui était venue spontanément aux lèvres, elle devait l’avoir articulé souvent. Peut-être se nommait-elle ainsi elle-même, dans l’intimité de ses doigts.
J’ai souri. « Ce n’est pas faux. Mais présentement, tu es mon esclave. Répète. »
– Je suis votre esclave, a-t-elle murmuré docilement.
– Mets une robe courte. Et rien dessous.
À nouveau elle a acquiescé. Et juste avant de refermer la porte :
– Je m’appelle Sandra, dit-elle.

Le lendemain, j’ai passé près de trois heures à sélectionner les photos, éliminant d’emblée celles qui étaient mal cadrées, ou qu’un mouvement ardent avait flouées. Je les ai examinées d’abord en couleur, avant de basculer sur un noir et blanc le plus contrasté possible, pour rendre justice à cette peau d’un blanc inhumain. Sur certains gros plans, j’ai un peu triché en augmentant le grain — comme autrefois, quand je travaillais avec de l’Ilford 3200.
Je n’étais pas mécontent. Sur les quelque deux cents clichés, une bonne quarantaine étaient vraiment saisissants.
Je me suis rendu dans une petite boutique en face du théâtre du Gymnase, où j’ai fait tirer la série sélectionnée en 18 x 24. « Chouettes photos ! » a lancé le patron barbu, ami de longue date. « Et quels nichons ! »
Des photos où l’on voyait les jolies lèvres s’écarteler sur ma queue, il ne dit rien, bien sûr. Ni de celles où l’on distinguait nettement les traces des coups de ceinture. « Elle devrait être contente », ajouta-t-il. « Je suis impatient de voir la suite. »
– Moi aussi, dis-je en écho.

Elle était là, à six heures, assise sur les marches, sa robe sagement repliée sur ses cuisses. Elle s’est levée quand je suis arrivé. « Tt-tt, reste assise. » Je lui ai soulevé la tête, pour la regarder bien en face. « Bonjour, esclave… » « Bonsoir, Maître… »
– Tu sais pourquoi tu es là ?
– Pour me faire baiser.
– Et puis ?
– Et me faire enculer.
– Et puis ?
– Peut-être serai-je punie de quelque faute ?
– Certainement. Tu l’as déjà été ?
– Oui, dit-elle simplement.
– Souvent ?
– Non, pas très souvent.
– Fort ?
– Oui — une fois surtout.
– Jusqu’au sang ?
– Oui, dit-elle dans un souffle.
– Viens, maintenant…
Elle se leva. Elle avait de jolies jambes, un peu courtes mais bien dessinées, c’’est à peine si l’on devinait le genou, cette malédiction des femmes, à en croire Chanel.
Elle a gravi l’escalier devant moi. J’ai indiscrètement passé une main entre ses cuisses. Elle n’avait pas de culotte, et elle mouillait d’abondance. Je le lui ai fait remarquer.
– Forcément ! a-t-elle répondu.
Quand nous sommes entrés, je l’ai dirigée vers un coin de la chambre, et je l’ai mise au piquet — avec la consigne de remonter sa robe, par derrière, jusqu’aux reins. J’ai récupéré mon appareil photo, j’ai fait deux clichés rapides, puis j’ai étalé tous les clichés de la veille sur le lit.
– Regarde-toi, ai-je proposé.

Vers neuf heures, nous sommes allés grignoter un petit quelque chose chez Paule & Kopa, ma gargote favorite à Marseille. Sandra se tortillait sur la chaise.
– Qu’est-ce qui t’arrive ?
Bien sûr, je connaissais la réponse.
– C’est la cravache, dit-elle. Ça pince un peu.
Elle s’est frotté les seins.
– Et les pinces sur les tétons et sur les grandes lèvres…
J’ai vaguement souri. « Alors, ces photos ? » ai-je demandé en désignant la pochette de carton rouge où je les avais rangées, et qu’elle emportait avec elle.
– C’est magnifique, a-t-elle répondu vivement. Jamais je n’ai été si belle. Je ne me savais pas si belle !
– Nous en avons fait d’autres aujourd’hui. Différentes, certainement.
– C’est vous qui les tirez ?
– Non, il faut des machines de professionnel. Un particulier ne dispose pas de ce type de matériel chez lui.
Elle s’est tue quelques secondes.
– Quand même, ça me fait quelque chose de penser qu’un type que je ne connais pas va scruter mon corps, mes trous, mes marques…
– Ça te fait quoi ?
– Je mouille ! — et elle a éclaté de rire.

Je l’ai raccompagnée jusqu’à une station de taxi, sur le port. Elle habitait avec une copine, dans un appartement loué pour quelques jours, sur la Corniche. Elles venaient de Valenciennes, elles voulaient une vue sur la mer. Et par chance, il avait fait beau.
– Vous reverrai-je ? a-t-elle demandé, assise déjà dans la voiture.
Y avait-il du désir dans sa question ? Difficile à dire. J’ai pensé que si je racontais un jour cette histoire, je mettrais un accent de désir dans sa question. « Mais ce serait tricher », ai-je pensé.
– Je ne crois pas… Tu repars demain, je n’ai aucune raison de passer à Valenciennes… Mais tu peux m’appeler, ai-je ajouté en lui tendant une carte de visite. Ou m’écrire.
Je lui ai caressé la joue de la main gauche.
– Tu trouveras d’autres maîtres. Fais attention à toi, il y en a tant de maladroits.
Le chauffeur de taxi s’impatientait. Alors j’ai fermé la porte.

Jean-Paul Brighelli, 6 août 2025

PS. Il y a un prolongement à cette histoire, mais hors caméra, et je n’en sais que ce qu’elle m’en a dit au téléphone, quelques jours plus tard. Son amie a été bouleversée, quand elle l’a vue nue au sortir de la douche. Elle l’a allongée sur le lit, et a suivi, du bout de l’ongle et de la langue, toutes les estafilades dessinées sur ce corps d’albâtre. Puis elle l’aurait fistée simultanément par le con et le cul, et Sandra aurait joui comme jamais. Nous sommes bien peu de chose, nous, les hommes.

Balthus (1908-2001), La Chambre, 1952-1954

52 commentaires

  1. Merci.
    Je subodorais que le scripteur de Nouvelle Parisienne 1 avait vu le film de Michael Powell « Le Voyeur. J’en suis désormais à peu près certain, surtout après avoir lu le post-scriptum du scripteur commençant ainsi : « Il y a un prolongement à cette histoire, mais hors caméra ». Post-scriptum + hors camera. Le langage écrit et le langage photographique ou cinématographique, qui ici se complètent, peut-être suggérer que « animal triste post scriptum » ?

    A part ça…Rien que de penser aux remarques hétéroclites, décousues, sans queue ni tête (mais toujours à hauteur de queue et jamais de tête), pointillistes, totalement dépourvues d’une vision d’ensemble sur le texte, totalement anti-interprétatives, que Lormier ne va pas manquer d’infliger aux lecteurs de ce blog, eh bien rien que de penser à tout cela je suis par avance fa-ti-gué. Bon courage à tous !

  2. Sur certains gros plans, j’ai un peu triché en augmentant le grain

    J’ai pensé que si je racontais un jour cette histoire, je mettrais un accent de désir dans sa question. « Mais ce serait tricher », ai-je pensé.

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
    Le photographe auraiit moins de scrupules à tricher que l’écrivain ?

  3. – Oui, Maître. Répète.
    – Oui, Maître…

    Je lui ai soulevé la tête, pour la regarder bien en face. « Bonjour, esclave… » « Bonsoir, Maître… »

    – Tu trouveras d’autres maîtres. Fais attention à toi, il y en a tant de maladroits.
    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

    On comprend que le Maestro péfère que nous l’appelions Maestro plutôt que Maître.

  4. Pour de l’explicite,c’est de l’explicite…Le scénario du film porno est écrit dans le détail. Pas besoin que Lormier se casse la tête à chercher des vidéos.

    Le texte se suffit à lui-même;il se traduit immédiatement en images.

    Nous avions eu le canular sur les grenades…plaisant; aujourd’hui nous avosn tous ce que nous aimons.

  5. Elles venaient de Valenciennes…

    Tiens les deux petites secrétaires qui randonnaient en Corse ne venaient-elles pas de Valenciennes ?

  6. Elle a tourné la tête, m’a jaugé et a souri. Un quinquagénaire aux tempes grises, allons, aucun danger.
    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

    Etonnante erreur de la part d’une proie potentielle habituée à éviter les prédateurs.

    Un nonagénaire,oui, c’est inoffensif, mais un quinquagénaire ?

    Surtout qu’il est facile de voir qu’il appartient à la race rapace des Titans.

    ( A moins que la proie « potentielle », précisément, ne soit en chasse…ne cherche un prédateur adéquat.)

    PS
    La jeune génération,qui dit et écrit « qarantenaire », sait-elle ce que signifie le mot « quinquagénaire » ?

  7. N’ayant pas encore lu « l’article », j’en reste à l’ouverture : aux deux mamelles… bientôt symbole oublié de « ma France », « labourage et pâturage »,
    tout comme la « flamme du soldat inconnu » ayant servi à allumer une cigarette.
    Après un rappel du 4 août 1789, rappel du 6 août 1945 à Hiroshima…
    80 ans.

    • Lisez-le…c’est tout ce qu’il y a de plus explicite;le texte ests son propre commentaire. Les narratologues vont probablement rester couchés.

      • Sur ce texte, le narratologue irait rarement au-delà de la simple description : statut du narrateur, type de focalisation, organisation générale du récit et placement et fonction des passages dialogués dans la diégèse, fonction du préambule et du post-scriptum… rien de particulièrement éclairant sur le plan de l’interprétation.
        En revanche, ce texte se prête bien à une analyse thématique, symbolique et, par instants, psychanalytique. Mais je laisse le champ libre à Lormier, qui va nous faire une brillante synthèse de ces diverses approches.

  8. cela m’a confirmé dans mon opinion : cette fille avait l’habitude de la domination, et son statut de proie lui convenait parfaitement.
    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

    Ce qui ajoute de la plausibilité à l’hypothèse de Lormier (9h30).

  9. Proies ou prédateurs — et pas d’autre choix.
    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

    Binaire.

    Mais si parfois c’est la proie qui est à la recherche d’un prédateur,c’est moins binaire.

  10. Le prédateur a besoin de la proie, mais la réciproque est elle vraie? De quoi choquer certains/ certaines – mais nous sommes forcément entre adultes consentants.

    • En ce qui concerne le récit d’aujourd’hui,rien n’interdit de penser que c’est Sandra qui était partie à la chasse au mec.

      ( Et venir quelques jours à Marseille…pour des vacances …pour « voir la mer » ?)

  11. « Lisez-le » (Lormier)

    … Tout y est, avec cependant quelques changements :
    « un boxer » (et de dentelle) « noir »,
    un « feulement »,
    un développeur (barbu) d’Ilford 3200,
    une « gargotte ».

    Et le plus important – même si on le devine à chaque rengaine – au fond (et même jusqu’au fond),
    le mystère (féminin) taraude sans doute le « maître » (?)

    qui possède, ou croit posséder, « l’esclave », de toutes les façons possibles et imaginables –

    rien que de bien classique, en vérité, entre « maître » et « esclave »…

    – sauf que pour fixer dans l’imaginaire, avant il y avait les peintures, il y a maintenant les films –

    … Jusqu’à ce que « le prolongement », dévoilé par « l’esclave », ne peut que lui faire conclure :
    « Nous sommes bien peu de chose, nous, les hommes. »

    Amertume ? non, simple dérision.

  12. Je reviens a une petite polémique privée ( pas tant que ça) avec JG

    Josip Gavrilovic
    5 août 2025 à 22h16
    « Il y avait toutes les raisons de le fixer en Palestine. »
    Ah ?
    Et lesquelles ?

    Depuis quelques décennies on commence à voir apparaître une revendication identitaire celte : au pays de Galles, et en Bretagne.
    Pour l’instant cette revendication identitaire est limitée à la défense de la langue (voir les écoles Ðiwan en Bretagne).
    Supposez que cette revendication prenne un jour la forme d’un « revival » religieux autour des pratiques druidiques. »

    Je répondrai plus tard ( si cela ne lasse pas les autres !) plus précisément sur les raisons parfaitement légitimes qu’il y avait de fixer en Palestine un  » foyer national  » qui s’est transformé en État .

    Mais en attendant, je suis un peu surpris par JG qui s’aperçoit qu’il y aurait un mouvement identitaire au Pays de Galles (je laisse la Bretagne de côté ) , depuis peu, et qui ne concerne que la langue.

    Se peut il qu’il n’ait jamais entendu parler du Plaid Cymru, le parti narionaliste gallois ?
    Ce parti qui participe épisodiquement au gouvernement gallois ( mis en place par la réforme Blair en 1999) mais n’a jamais accédé au poste de Premier ministre du pays de Galles, est plus qu’ attaché a la langue ou a la culture galloises , il est indépendantiste.
    Fondé sous un autre nom en 1925, ce parti etait bien que très marginal à l’époque, suffisamment radical , pour demander aux gallois, lors de la guerre 39- 45, de refuser l’incorporation dans l’armée britannique au motif que le Pays de Galles n’avait pas été consulté dans la déclaration de guerre ( certains adhérents sont allés en prison pour cette raison).
    Depuis cette époque héroïque, le parti a progressé, mordant sur l’électorat Labour , et serait près d’arriver au pouvoir au Pays de Galles ( ce qui compte tenu des pouvoirs limités du gouvernement gallois, ne va pas bien loin).

    Cf article BBC du 5/8 justement , After 100 years, is Plaid Cymru on verge of leading Wales?

    https://www-bbc-com.cdn.ampproject.org/v/s/www.bbc.com/news/articles/cg4xk27r2qeo.amp?amp_gsa=1&amp_js_v=a9&usqp=mq331AQIUAKwASCAAgM%3D#amp_tf=Source%C2%A0%3A%20%251%24s&aoh=17544869812415&referrer=https%3A%2F%2Fwww.google.com&ampshare=https%3A%2F%2Fwww.bbc.com%2Fnews%2Farticles%2Fcg4xk27r2qeo

    J’ajoute que votre comparaison entre la religion druidique et le judaïsme est particulièrement tirée par les cheveux, en fait entièrement fausse.

    • – Je savais tout cela en gros, pas en détail. Merci pour les informations plus détaillées.
      – la seule, l’unique question : quand un groupe humain demande à occuper un territoire pour des raisons totalement irrationnelles de religion et de culture religieuse issues de grimoires antédiluviens attribués à telle ou telle divinité, est-il normal de donner satisfaction à ce groupe humain ?
      Vous répondez oui. Je réponds non.

      • Je réponds non ( en principe ) car la situation de la population juive en Palestine pre- partition , ne correspond pas à la caricature que vous en faites.

        • Caricature ? Pas du tout.
          L’essence du Sionisme est d’affirmer que le « peuple juif » (whatever it means) a un DROIT sur cette terre de Palestine, et que ce droit repose sur les « textes sacrés » (whatever it means) de la religion juive, du judaïsme. On est donc bien avec la revendication irrationnelle d’un territoire, revendication fondée sur des grimoires antédiluviens attribués au dieu d’Israël (whatever it means).
          Résultat des courses : 80 ans après la création de ce pays, le Premier Ministre Israélien Netanyahu déclare vouloir accomplir la prophétie d’Isaïe (whatever it means), et bon nombre de ses ministres réclament l’annexion de la Judée et de la Samarie, désignations bibliques de la Cisjordanie !
          Partout, toujours, tôt ou tard, la religion empoisonne tout.
          Satisfaire en 1947 la revendication sioniste irrationnelle était une insulte à l’esprit des Lumières. Insulte aux conséquences dramatiques.

          • JG 18h24
            L’essence du Sionisme est d’affirmer que le « peuple juif » (whatever it means) a un DROIT sur cette terre de Palestine, et que ce droit repose sur les « textes sacrés » (whatever it means) de la religion juive, du judaïsme. On est donc bien avec la revendication irrationnelle d’un territoire, revendication fondée sur des grimoires antédiluviens attribués au dieu d’Israël (whatever it means.

            Donc on m’aurait menti? Les romains n’auraient pas mené une guerre sans merci contre les Juifs? Massada n’aurait pas existé? Titus non plus? Le célèbre bas-relief de Domitien sur l’arc de Titus seraient un pur produit de l’IA générative, version 0.0 avec microprocesseur en pur Carrare?
            Et Nabuchodonosor n’aurait pas assiégé Jérusalem vers -600?

            Réfléchissez donc un peu au statut des enclaves de Melila et Ceuta. Aujourd’hui c’est au Maroc géographique, mais leur statut est très particulier, assez différent de celui de Gibraltar.

      • « irrationnel » : il est vrai qu’il est autrement plus « rationnel » d’aller exploiter un territoire pour y piquer des ressources – comme… par exemple (!) en RDC, en faisant trimer la populace locale, à commencer par les gamins.

      • Josip Gavrilovic 6 août 2025 à 15h47
        La seule, l’unique question : quand un groupe humain demande à occuper un territoire pour des raisons totalement irrationnelles de religion et de culture religieuse issues de grimoires antédiluviens attribués à telle ou telle divinité, est-il normal de donner satisfaction à ce groupe humain ?
        Vous répondez oui. Je réponds non.

        Un peu comme les ottomans qui après 1500 ans de christianisme transformèrent Sainte-Sophie en mosquée ou les bougnoules qui 1200 ans après décidèrent que l’emplacement du Temple devait être une mosquée…
        Vos arguments sont ridicules, les druides ont disparu il y a longtemps, leur religion, croyances, pratiques également. Le judaïsme qui sévissait sous Titus n’a guère changé. La continuité historique comme légitimité ça vous parle?
        Même Mussolini l’a dit dans un discours des plus connus, « il y avait déjà des Juifs à Rome… »

        Je suis profondément athée sans être prosélyte, mais vos diatribes sur la religion me laissent à penser qu’en plus du foot, du ciné-club vous devez aussi grenouiller du côté de la Libre Pensée, ces tartuffes de la laïcité qui déboulonnent St-Michel, sucent les babouches de Tareq Oubrou et se prosternent devant le Hames.

  13. Ce texte se prête bien à une analyse thématique, symbolique et, par instants, psychanalytique. Mais je laisse le champ libre à Lormier, qui va nous faire une brillante synthèse de ces diverses approches.

    Est-il vain d’espérer ?

  14. Paul et Vanessa (bientôt la fin de la fiction)

    -Oui, cela fut très long et douloureux, il m’a fallu gagner la complicité de Louise, la gouvernante, afin qu’elle s’abandonne à quelques confidences.
    -Et ?
    -Eh bien, c’est pire que ce que je soupçonnais.
    Louise, qui connaît sa patronne depuis plus de dix ans, est catégorique :
    – Virginie est une femme méprisable, dure, inhumaine, matérialiste, devenue incapable de la mondre affection, du moindre attachement pour quelqu’un. Quant à sa fille, c’est une psychopathe .
    Et effectivement, ces derniers temps, Virginie me parlait de façon de pus en plus autoritaire. Depuis que j’avais sympathisé avec Louise, elle m’avait relégué au rang de domestique.
    Jamais je n’aurais imaginé un tel changement de comportement .

  15. « Proies et prédateurs » –

    l’obsession du JG  c’est l’abominable Bibi et sa « religion » vs (« insulte à ») « l’esprit des Lumières » !

    L’a pas bien compris le JG : il prend le leurre de la religion pour argent comptant (!)… 😁

  16. (« elle venait de Valenciennes »… :
    « Le musée des Beaux-Arts de Valenciennes est actuellement fermé pour rénovation. »
    Possiblement quelques tableaux qui auraient pu séduire le maestro.)

  17. « Esprit des Lumières, si tu es là, frappe un coup… » (ECHO) –

    Et au plus vite pour JG,
    qui après le sermon (pas de la montagne mais) du Lointain, pourrait en suer (sang et eau),
    surtout avec extrait d’un « discours » de Musso (Benito).

  18. (et merci au Lointain de m’avoir rappelé la forteresse du désert de Judée, l’arc de Titus…
    et signalé ces « enclaves » qui résistent, en territoire marocain)

    • WTH,

      Madame,
      Mes compétences en droit international sont proche du zéro, mais il est de notoriété publique que le Royaume du Maroc d’aujourd’hui ne peut revendiquer les deux enclaves espagnoles comme l’Espagne revendique Gibraltar. Une histoire d’antériorité et autres arguties.

      JG dit que l’histoire assujettie aux preuves archéologiques, ou épigraphiques ne vaut rien devant les éructations du Hamas.
      Il y avait des Juifs vers au moins -600 JC en « Falestine » quel que soit la dénomination actuelle de cette région. Vers 70 JC les romains les ont…quoi? Génocidés? Epurés ethniquement? Massada c’est quoi?
      Techniquement le fait de Titus est parfaitement documenté, aujourd’hui ce serait qualifié de génocide, un pour de vrai, pas comme le manque de savonnettes ou de Tampax à Gaza comme aujourd’hui.
      Et les réserves Navajo aux USA, bien que les traités datent du XIXème, sur quoi se fondent-elles aujourd’hui? Les peuples premiers ça lui dit quelque chose au croasse?
      Là-bas, même s’il n’en était resté que très peu sur place , et beaucoup ailleurs très loin, c’est la terre des juifs.

  19. WTH
    Oui je dis « Madame » aux dames, il y a peu de femme que je tutoie. Ma mère, la sienne, mon épouse qui le devient à l’usure, de très rares condisciples. Je crois, n’avoir tutoyé aucune de mes amantes, ou vieilles copines lubriques avec lesquelles nous échangeâmes moulte fluides. Je ne fais pas « la bise » aux collègues, la poignée de main des hommes me suffit.
    Vous avez gagné vos galons ici, mon respect vous est dû.

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