Allocution de Basile de Koch à l’occasion du cocktail-débat organisé par la Société d’Appréciation de Basile de Koch sur le thème : « Qu’en pensent les marchés ? »
Après réflexion, je ne m’exprimerai pas ce soir et pour trois raisons au moins.
D’abord parce que la crise, ses tenants et ses aboutissants sont un sujet compliqué.
Non que je craigne de me colleter aux difficultés économiques et financières que nous traversons ! J’en ai connu d’autres, ne serait-ce qu’à la maison.
C’est une question de responsabilité. Dans une situation complexe, parler simplement – et Dieu sait que je l’aurai fait pour vous – c’est prendre le risque de faire le jeu des populistes !
Tous les populistes, de Mme Le Pen à MM. Montebourg, Mélenchon et Poutou ! D’Emmanuel Todd à Jean-Jacques Bourdin !
Derrière la clarté apparente du discours s’avancent trop souvent les forces obscures en leur sinistre cortège. Je ne prendrai pas le risque de les rejoindre !
Et puis je ne prendrai pas la parole parce que, dans les circonstances actuelles, la dignité voudrait que je m’exprime en allemand et que j’en suis totalement infoutu.
Oui, il faudrait parler leur langue, la langue de Goethe et de Tokio Hotel, pour réaffirmer à nos amis d’outre-Rhin notre solidarité, dans ce climat délétère de germanophobie et d’anti-bismarckisme primaire.
Parce qu’enfin, on commence par parler français et puis on se met à parler de produire français comme Le Pen, d’acheter français comme Bayrou – et on finit par penser français comme Chevènement !
Troisième raison de ne pas m’exprimer ce soir : le patriotisme, tout simplement ! Parler, je me connais, ce serait aggraver encore l’inquiétude des marchés et par là, contribuer au plus grand danger qui menace la France : perdre son triple A !
Enfin, dernier avantage à ne pas prononcer de discours ce soir, c’est qu’il ne risque pas de déboucher sur un débat !
Tout débat tendrait naturellement à nous diviser, alors que la division est le contraire de l’Union plus que jamais nécessaire en ces temps d’épreuve pour l’Europe.
Surtout s’il s’agit encore et toujours des questions oiseuses agitées par les ennemis de l’Union, ces con-fédérés !
Est-il sérieux de débattre sur les abandons de souveraineté budgétaire indispensables non seulement pour sauver notre triple A, mais aussi pour rassurer les marchés ?
Qui sont-ils donc, ces Paléofrançais pour s’acharner contre ce bon accord difficultueusement trouvé, sous la houlette d’Angela et Nicolas, par les 26 Etats les moins lâches d’Europe ?
Voilà, mes chers amis, pourquoi vous ne m’entendrez pas ce soir.