capture manuel écr incluExtrait du manuel d’écriture inclusive

Qu’elles et ils aillent se faire voir chez les Grec·que·s !

Haut les cœurs ! Tout le monde s’y met !

Je n’aurais jamais cru que ce serait un curé qui me déciderait à écrire un article sur l’écriture inclusive. Mais « heureux·se·s les invité·e·s au repas du Seigneur » (prononcer « heureux et heureuses »), ç’a été le coup de grâce, si j’ose dire. D’ailleurs, il s’est trompé: comme l’ordre alphabétique doit régir les énumérations et se substituer à la convention de l’ordre masculin-féminin, il fallait dire « heureuses et heureux ». L’écriture inclusive oblige à réfléchir deux fois plus avant de parler.

Ce pédoph… pardon, ce curé porte une lourde responsabilité dans le salut de mon âme puisque par sa faute, je n’ai pas pu me concentrer plus longtemps et je me suis mise à imaginer une version « non-oppressive » des Béatitudes, débitée par un Jésus vachement politically correct :

« Heureux·se·s les pauvres en esprit car le Royaume des Cieux est à elles et eux ; heureux·se·s les affligé·e·s, car elles et ils seront consolé·e·s ; heureux·se·s les doux·ces, car elles et ils possèderont la Terre ; heureux·se·s les affamé·e·s et les assoiffé·e·s de justice car elles et ils seront rassasié·e·s, etc. ».

Je me suis fait la réflexion que dire les choses ainsi prend près de deux fois plus de temps.

Alors j’ai pensé aux journalistes qui ont des petites chroniques de 3 ou 4 minutes ou à ceux qui font le flash-info. Cette satanée écriture inclusive qui, si elle est laide à l’écrit, allonge considérablement la sauce à l’oral, les contraindra à dire moitié moins de choses dans le temps qui leur est imparti ou à accélérer leur débit souvent déjà mitraillette. Si tout va bien, les plus ardents opposants à l’écriture inclusive seront donc les journalistes.

La grande hypocrisie

C’est vrai que « l’invisibilisation grammaticale des femmes » (on dit comme ça), nos gens de médias la pratiquent allègrement, eux qui se montrent de plus en plus infoutus d’accorder le participe avec le COD antéposé quand celui-ci est féminin. Eh oui, quand on traduit ce qu’a dit une actrice étrangère, il faut penser à accorder. Sinon, on dirait que toutes les victimes de viol ont développé une dysphorie de genre ou un trouble de l’identité sexuelle :

« Après avoir plusieurs fois décliné ses avances, il m’a fait la tête, m’a puni et a donné l’illusion à son équipe que je faisais la difficile (Blörk citée dans Libération)

« Il m’a poussé sur le lit et s’est mis sur moi » (Annabella Sciorra citée dans le Parisien)

D’autre part, je voudrais juste rappeler que pour une proportion croissante des élèves (et même des adultes) aujourd’hui, la phrase « les salariés grévistes ont été convoqués », qu’il faudrait désormais écrire « les salarié·e·s grévistes ont été convoqué·e·s », s’écrit ainsi : « les salariais grévistent on était convoquer ». On est donc loin, très loin, de pouvoir envisager la prise en compte des « attentions graphiques et syntaxiques qui permettent d’assurer une égalité de représentation des deux sexes » (dixit le Manuel p.4). Je voudrais aussi rappeler que les professeurs sont incités à faire preuve de bienveillance et de compréhension envers cette bouillie grammaticale. Les salariais (l’élève a bien noté que c’est un pluriel puisqu’il a mi un « s », pas vrai ?), grévistent (la confusion sur la nature du mot ne doit pas conduire à négliger le fait que l’élève a manifesté une conscience du pluriel) on était (intuition grammaticale cohérente puisque cette forme existe) convoquer (conscience du caractère verbal de la tournure). C’est bien, mon petit.

Je rappelle que pour les formateurs actuels œuvrant dans les ESPE (ex-IUFM), la grammaire est une violence : ce sont des règles qui brident l’expression spontanée de l’élève et qui, en outre, creusent les inégalités sociales puisque seuls les enfants des milieux favorisés sont supposés aptes à les apprendre et que sur la base de cette apprentissage tout à fait arbitraire et contestable, l’on opère d’horribles discriminations.

Si Marlène Schiappa s’est prononcée contre l’enseignement de l’écriture inclusive, c’est sans doute, avant tout, par un sursaut de réalisme. L’enseignement de ces procédés graphiques aurait pour effet un creusement des inégalités entre ceux qui maîtrisent la grammaire et les autres. C’est un outil d’exclusion.

Au nom de l’idéologie (égalitarisme social), on a détruit la grammaire. Au nom de l’idéologie (féminisme), on voudrait la complexifier. Savoureux paradoxe.

Une écriture discriminatoire

Passons sur le fait que, si ses concepteurs se sont acharnés à féminiser tous les noms masculins, ils n’ont pas pris la peine de masculiniser les noms féminins. De même qu’on a le maire / la maire et le ministre / la ministre, ne devrait-on pas inventer la victime / le victime ? L’écriture inclusive est donc misandre (misandrie = sexisme envers les hommes).

Mais surtout, oui surtout, ce surmarquage exclusif de deux genres ne nous contraint-il pas à nous reconnaître dans l’un ou l’autre d’entre eux ? Comment comprendre cette violence qui nous est faite à l’heure où l’on nous rappelle combien le genre est une construction sociale purement artificielle et (roulement de tambour) atrocement oppressive ? Haut et fort, je le proclame : l’écriture inclusive est transphobe, intersexophobe, hermaphroditophobe et questioningophobe (ou queerophobe, on peut dire les deux).

C’est ainsi, souvent les meilleures intentions en matière d’inclusivité s’avèrent au final très discriminatoires. La preuve avec ces conseils de déguisements non-oppressifs, où on lit ce commandement : « ne vous déguisez pas en un personnage ayant une orientation sexuelle différente de la vôtre ». Outre que cela implique de faire préalablement connaître à tout le monde son « orientation sexuelle », cela signifie surtout qu’une lesbienne n’a pas le droit de se déguiser en Cendrillon. C’est donc de la lesbophobie. Quelle honte.

Et nos amies les bêtes ?

Je me suis demandé ce qu’il en était des phrases portant sur les animaux. Puisqu’il faut « renoncer au masculin générique » (dixit le manuel), devrait-on dire: « la chienne et le chien sont les meilleur·e·s ami·e·s de l’être humain » ? Ou peut-être faut-il s’aligner sur le passage de « homme » à « être humain » (déjà bien entré dans les mœurs) et dire « le canidé est le meilleur ami de l’être humain ». Mais le loup aussi est un « canidé »… Merci de m’éclairer.

Et que faire pour « le cheval est la plus noble conquête de l’homme »? Là, je sais : je pense qu’il faut bannir purement et simplement cette phrase qui peut, à bon droit, être considérée comme spéciste et donc, oppressive. J’ai bon ?

29 commentaires

  1. Chère Ingrid, même les meilleur.e.s ont des faiblesses me semble-t-il…. 🙂

    « C’est vrai que « l’invisibilisation grammaticale des femmes » (on dit comme ça), nos gens de médias la pratique allègrement… »
    Ne serait-ce plutôt :
    « C’est vrai que « l’invisibilisation grammaticale des femmes » (on dit comme ça), nos gens de médias la pratiquent allègrement…. »

    (il n’est pas indispensable de publier cela).

    Sinon, aujourd’hui dans le même fil d’idées, il y avait ceci : http://www.koztoujours.fr/langage-inclusif-back-off-microsoft

    Bien amicalement.
    J-M P.

    • C’est corrigé, merci beaucoup Jean-Marie ! Je déteste me relire sur écran car je laisse souvent passer ce genre de choses. Ce sera encore pire quand il faudra utiliser l’écriture inclusive, je pense.
      Et merci pour le lien vers l’article de Koz, très bien senti. La conclusion est excellente : « C’est un refus de principe qu’il faut opposer, et opposer maintenant. C’est un principe qu’il faut poser, de même que l’on a entendu imposer la neutralité du web, un principe qu’aucune bonne intention ne peut permettre d’enfreindre : l’outil doit être neutre, le logiciel n’a pas d’idées, Word n’a pas d’opinion, seul l’utilisateur en a. Back off, Microsoft, l’oppressif ici, c’est toi ! »

      • Votre prose délicieusement pertinente me fait souvenir que j’étais frustré de mon genre (surtout à l’armée) lorsque l’avis de garde me désignait comme « sentinelle ». Moi, sentinelle, je n’ai jamais déposé réclamation auprès de « l’autorité supérieure »…
        Est-il trop pénible aujourd’hui d’accepter qu’il y a un genre grammatical et que « neutre » signifie « ni l’un ni l’autre », soit ni masculin ni féminin. On dira, par exemple, que le « il », souvent désigné comme pronom « impersonnel » (appellation très discutable…mais c’est un autre sujet) comme dans : » il pleut » ou » il faut du courage » est neutre au sens où il fonctionne comme simple « outil « grammatical et non comme « pronom ». Ceci pour enfoncer un peu plus le clou que vous plantez si justement dans l’horreur du « genrisme ».

      • « Après avoir plusieurs fois décliné ses avances, il m’a fait la tête, m’a puni… »
        Que voici une magnifique anacoluthe !!
        Par ailleurs, m’autorisera-t’on à dire que je suis « un personne »??

  2. Chère Ingrid,

    Les russes ont une solution. Le genre neutre… Mais ils ne l’emploient pas pour tout! 🙂 (et fort concrètement, je crois qu’une fois Poutine aura proposé à un journaliste qui lui posait une question sur la Tchétchénie de venir en Russie, pour y subir une opération…).

    On pourrait aussi employer le Japonais. Tamago, c’est un œuf, des œufs… Tout en fonction du contexte, incompréhensible en dehors, aucun article, quelques onomatopées pour ponctuer le discours… Et une construction de phrase inversée, histoire de rire.

    Pour en revenir à l’écriture inclusive… Je suis surpris que vous n’ayez pas cité, dans les exemples de nom à masculiniser, l’écriture elle-même. Au final, votre article reste un bel écrit (à l’exception de la faute relevée par JMP – tiens, d’ailleurs, pourquoi est-elle féminine celle là? Un vague relent de pomme et de serpent, sans doute…).

    Je vous souhaite une belle journée.

    • Oui, cela peut aller loin. J’imagine : « le » salon est masculin parce que c’est le lieu où monsieur fume sa pipe tandis que madame s’active dans « la » cuisine. Stop à l’oppression ! Désormais « le cuisine » et « la salon » !

      • Chère Ingrid,

        On sait qui en cuisine est « le » chef 😉

        Je propose la suppression des articles et des genres. « Comme ça plus problème. Je vais fumer pipe salon, et madame va activer cuisine. » Japonais quand tu nous tiens…

        Blagues à part, je prends toujours plaisir à vous lire, et suis ravi du fait que vous ne cantonniez pas vos réflexions à « le cuisine »…

        Je vous souhaite une belle journée.

  3. En complément de votre article, celui de Jean François Revel, fauteuil 24 de l’Académie française (Le sexe des mots) : http://chezrevel.net/le-sexe-des-mots/
    En fait de féminisme, c’est surtout une idéologie qui ne s’embarrasse pas du réel, il faudrait pendre au mot ces foutraques (probablement orthographié par certains « Foutrak.e.s ») en s’employant avec minutie à caviarder chaque discours, intervention, lettre, des béquilles inclusives. De grands moments en perspective !

  4. J’ai quand même l’impression qu’on donne trop d’importance à un épiphénomène. D’ailleurs c’est l’objectif de cette campagne de communication : plaire à des marges, et n’avoir rien à perdre sur le reste des récepteurs, tant l’écriture inclusive heurte le bon sens. En ce sens, plus le propos est grotesque, et plus on va en parler.

    En somme l’écriture inclusive c’est un peu comme les décapitations de l’Etat islamique : peu importe que ça horrifie le bon peuple si ça draine 10 000 psychopathes sur le théâtre d’opérations.

    L’avantage c’est qu’on voit qui sort du bois pour soutenir cette démarche : quelques sectes nuisibles, comme d’habitude. Il faut noter les noms.

    • Yvets
      merci Madame Riocreux de vos écrits
      je ne suis pas sure que ce soit un « épiphénomène », car on voit dans les administrations certaines dirigeantES demander que l’on emploie ce type d’écriture, et dire des énormités. je pense à la PDG de la Radio Télévision qui dit « qu’il y a trop de males blancs de 50 ans à la télé. »
      Quand on voit son incompétence , on se demande comment elle est arrivée là!
      Ces males blancs ont commencé il y a 25 ans alors que toutes les jeune femmes ne travaillaient pas forcément et qu’elles n’avaient peut être pas encore les qualifications requises.
      Pour l’instant, il y a plus de blancs dans la société française, pour l’instant, il y a plus de garçons dans les grandes écoles, dans les classes préparatoires etc…
      Les choses ne se font pas aussi rapidement!
      je suis une féministe de la première heure mais je ne me reconnais pas dans ces « foutraques »

  5. Une bonne règle (ne me dites pas qu’elle est mauvaise, j’en suis l’auteur)

    «Lorsqu’il y a débat sur le choix du genre, chacune est en droit de choisir celui qu’elle veut.»

    Les personnes qui discutent sont majoritairement des femmes, alors je décline au féminin. N’est-ce pas plus logique que la règle du coq unique dont le genre l’emporterait dans le poulailler ?

  6. Entièrement d’accord avec vous en tous points.
    le lien vers le guide du déguisement non oppressif est savoureux. J’ai eu du mal à croire qu’il était sérieux…

  7. Chère Ingrid,
    J’ai remarqué que vous donniez la définition du mot « misandre » et je vous en remercie. En effet, le sexisme anti-homme n’existe pas aux yeux des médias. Ce vocable est donc inconnu chez la plupart de nos concitoyens. Les attaques sexistes contre « la gent masculine » (correcte cette expression, mais étonnante pour désigner les hommes dans cette tournure féminine) sont pourtant permanentes, la campagne « balance ton porc » étant la dernière trouvaille féministe pour stigmatiser les hommes et victimiser les femmes.
    Quant à l’écriture inclusive, je dirais qu’elle s’applique de façon sélective. Dès que l’espèce humaine est accusée, on oublie qu’il y a deux sexes. On dit que l’homme (mais pas l’homme et la femme) est responsable du réchauffement climatique. On rappelle que l’homme blanc (mais pas l’homme et la femme) a profité de l’esclavage et de la colonisation, etc.
    Encore merci pour vos analyses pertinentes et continuez à dénoncer ce féminisme misandre..

    • Très bien, Henri, de profiter – habilement, je dois le dire – du débat sur l’écriture inclusive pour énoncer ce que les médias (aux ordres des redoutables féministes et autres suffragettes) nous cachent derrière la « dernière trouvaille » de celles-ci : il n’y a pas de femme victime de harcèlement ou de viol; en fin de compte, elle l’a toujours un peu cherché, non ? (ceci est une antiphrase)
      Ce ne serait pas Eric, votre vrai prénom, par hasard ?

      • Cher Jacques,

        Je pense qu’on peut vous attribuer le point Godwin du jour.

        Vous savez, je disais tantôt sur ce blog que les faits ont ceci de particulier, qu’on aura beau les nier ils sont têtus, et qu’il ne suffit pas de les nier pour les faire disparaître.

        Et c’est un fait qu’en France les féministes ont une présence télévisuelle qui n’a strictement rien à voir avec leur nombre réel. Un bon exemple étant les chiennes de garde, qui à l’époque ou cette hystérique d’Alonzo passait presque quotidiennement à la TV ne comptaient que 40 (je vous le remets en lettre : quarante) membres.

        Il en va de même avec les homosexuels, d’ailleurs.

        Vous trouvez normal qu’une association représentant quelques dizaines de pelées (ou dans le cas des homos, 1% de la population) soit quotidiennement en position de bourrer le mou aux gens? Ce n’est pas mon point de vue. Ces gens ne sont rien, ils ne représentent rien de plus que leur incapacité à assumer leurs rôles naturels.

        Les couples de gens normaux (c’en serait presque une insulte d’employer ce mot) n’ont pas le temps de se consacrer à ce genre de propagande stérile. Un enfant, ça prend du temps.

        Et ce n’est pas parce que vous avez d’un côté un problème (je ne justifie ni les viols ni les violeurs) qu’il n’y en a pas de l’autre. Prenez l’instrumentalisation du viol pour justifier l’avortement, par exemple. Les 800 000 enfants qui meurent chaque année ne sont pas, pour l’immense majorité d’entre eux, le résultat d’un viol.

        Je suis pour toutes les formes de contraception. Mais absolument contre l’avortement. Et j’ai le droit d’être contre, sans qu’on invoque systématiquement le viol pour justifier de la possibilité d’avorter offerte à toutes (doublée de la possibilité d’accoucher sous X, pendant que l’on refuse à tout homme ces choix). Et surtout, j’apprécierais ne pas avoir à chaque fois que j’allume la TV une émission ou on m’explique que le droit de la femme à disposer de son corps a précédence sur le droit de tout un chacun à exister…

        Croyez-vous que ce soit un hasard si, depuis des années, les mass media nous rebattent les oreilles avec le chiffre d’une femme qui meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint, quand presque rien n’est dit du nombre, pourtant énormément plus grand, d’enfants qui meurent des suites des mauvais traitements de leurs parents et notamment de leur mère ?

        Ne parlons même pas de l’excuse du « déni de grossesse », nouvelle faribole psychiatrique au nom de laquelle on absout pratiquement aujourd’hui celles qui tuent leurs nouveaux-nés, quand ce n’est pas sur elles que l’opinion s’apitoie, plutôt que sur leurs innocentes victimes.

        En vérité, la civilisation occidentale finit par faire de la plupart des femmes un tonneau des Danaïdes d’égoïsme, une monstrueuse pompe aspirante qui désormais avale tout et ne donne plus rien. Et l’on répète stupidement le fameux vers d’Aragon, « La femme est l’avenir de l’homme », comme si ce sexe constituait le point final et l’aboutissement ultime de l’humanité, sans comprendre qu’il n’en représente l’avenir que par les enfants qu’il lui promet !

        Ceci étant dit, le féministe et l’homosexualité, historiquement parlant, se retrouvent sur des périodes très précises. La fin du premier Empire égyptien (je me souviens ainsi d’un reportage d’Arte ou Pharaonne se faisait construire une pyramide, et ou son fils allait se faire tailler une turlutte par un général d’armée, le tout rapporté dans des écrits établis par un réseau d’espion au service de la Pharaonne), la fin de l’Empire Romain…

        Quant aux barbares, le Bataclan et Nice nous prouvent que ça fait quelques années déjà qu’ils ne sont plus aux limbes.

        Bref, dans le fond, Jacques, peu importe votre analyse… car les sociétés comme la notre, monsieur, disparaissent, remplacées par celles qui n’ont pas été infectées par leur décadence. Et ça aussi, c’est une réalité historique, que vous le vouliez ou non.

        Je vous souhaite, en dépit de nos divergences d’opinions, une belle journée.

  8. je suis d ‘accord avec vous mais ce qui me laisse pantoise c ‘est que nous soyons arrivés après quelques siècles de culture occidentale à débattre sur un sujet d ‘une telle bêtise !!! Sujet qui aurait dû être balayé
    d ‘un revers de plume (..d’oie ) A quel degré d ‘indigence d ‘esprit en son réduit nos speudos intellectuels (elles) ?? Franchement cela ne plaide pas en faveur des femmes  » Genre « auquel je commence à être un peu gênée d ‘appartenir Au lieu de la guerre des sexes tentons la guerre contre la Sottise évidemment comme disait un homme parfois d’ esprit « vaste programme »

  9. Désolé.e de relever une autre petite faute, mais il s’agit de « cet apprentissage » et non de « cette apprentissage ». A moins que ce ne soit vonlontaire, ce qui serait du haut vol!

  10. Il est d’usage de s’adresser à un ministre ou à un seigneur ainsi: « Votre excellence, père elle-même … »

    Cela va jusqu’au pasteur dans son prône (inclusif) à ses ouailles : »Chers incirconcis, Chères incirconcises… »

    Errare humanum …

    Tous ces fantasmes grammaticaux signalent deux choses, au moins, la sottise de leurs initiateurs, le vide de leur culture.

  11. Le cheval est la plus noble conquête de l’homme trouve sa « féminisation » d’une façon si vulgaire que j’hésite beaucoup …mais grammaire oblige , la voicl : » la jument est le plus noble con, quête de …du zoophile? » . Avec mes excuses.

  12.  
    Avant d’imposer (ou non) cette écriture artificielle, faite uniquement pour être lue et non parlée, il serait peut-être bon que nos enfants apprennent le français. A moins que le français ne soit, dans l’esprit de beaucoup, déjà une langue morte…
     
     

  13. L’un des promoteurs de cette ânerie a mis en avant le français d’autrefois qui n’aurait pas fait les accords avec la soi-disant règle « du masculin l’emporte-etc. » (règle fausse puisqu’il n’y a pas de pluriel au masculin, en français, le pluriel est neutre ou féminin, jamais masculin). On devrait suivre son raisonnement et revenir à l’ancien françois ! et le s ne serait plus marque du pluriel mais du cas sujet au singulier et du cas régime au pluriel (si je me souviens bien).

  14. Au fond, ce délire repose sur un malentendu. Les ultra féministes considèrent scandaleux que, dans le domaine grammatical, le masculin domine le féminin. Or, il n’en est rien. L’Academie française s’est clairement expliquée sur ce point: le masculin est NON MARQUE, il a valeur de masculin et de neutre; le féminin est MARQUÉ, il n’a de valeur que féminin. C’est la raison pour laquelle la présence d’un masculin et d’un féminin entraîne un pluriel NEUTRE, qui se trouve être aussi masculin. Cette originalité de notre langue ne résulte en rien d’une prééminence du masculin sur le féminin.

  15. L’écriture inclusive est un marqueur social
    Quand je me promene dans le bois depuis plus de 40 ans, tous mes chiens ont toujours agi de la même manière face a un chien de leur grosseur. Ils se sentent pour se faire une opinion ou pour savoir s’ils doivent s’enfuir.
    Quand j’écoutais un représentant syndical de mon college annoncer ‘’ Toutes les enseignantes et les enseignants rencontreront les étudiantes et les édutiantes à l’occasion d’une soirée avec les parents et les parentes.’’ J’exagere a peine. Au lieu de se sentir, puisque les humains n’utilisons presque plus ce sens, nous nous écoutons et savons a qui nous avons affaire. Il faut lire ‘’Le parfum’’ pour mieux comprendre.

    • Mon Dieu que vous avez raison !
      Ce langage de baltringue est un marqueur spécifique de la connerie et de l’inculture de son utilisateur, mais pas seulement ça, c’est aussi un rideau de fumée bien pratique pour camoufler son incompétence professionnelle derrière une logorrhée de paronymes, de mots détournés de leur sens original et de termes anglo-saxons mal traduits et bien sûr une ribambelle d’atrocités grammaticales basées sur des « règles » qui sont de pures inventions.
      Le service communication de la commune où j’habite est dirigé par une charmante cruche qui s’est autoproclamée « cheffe » du service. Bien entendu je me fais un plaisir de prononcer ce mot comme il se doit c’est-à-dire que la voyelle suivant une consonne double est prononcée. Cela donne un truc particulièrement disgracieux… Phonétiquement « chai-feu ».
      Si l’on veut être vraiment puriste, un mot se terminant par « f » devrait être féminisé en « ve » ( natif donne native, festif donne festive). Curieusement le rappel de cette règle n’a pas vraiment fait plaisir.
      La dame n’apprécie pas à sa juste valeur mon respect strict de ses petites lubies langagières, ne sait manifestement pas ce qu’est un épicène (sa moue dubitative à l’évocation du mot était hilarante) et surtout, ce qui est le plus amusant, me considère comme un rustre mal dégrossi.
      Passer pour un idiot aux yeux d’un imbécile est une volupté de fin gourmet… Mais à la longue on se lasse un peu !

  16. J’observe cette querelle hexagonale à propos de l’écriture dit inclusive avec étonnement et en même temps (c’est à la mode ces temps-ci…) quelque peu blasé. Je dis hexagonale, car au Québec francophone cette querelle existe depuis bientôt trente ans sous le nom de «féminisation de la syntaxe» ou encore «le jument» (par association au vernaculaire «joual» québécois, expression tirée de la déformation parlée du mot cheval).

    Étonnement, car je constate avec joie qu’en France beaucoup s’efforcent de tirer les conséquences absurdes de ce genre de rédaction bigenrée. Rappelons que cette innovation linguistique a bel et bien été initiée au Québec à la fin des années 1989. Mais là-bas il n’y a jamais eu d’intellectuels, d’universitaires, de linguistes, d’écrivains et autres chroniqueurs ou essayistes pour s’y opposer ouvertement, sauf Denise Bombardier, bien connue en France et votre serviteur. Le conformisme, auparavant clérical et à présent devenu féministe, est très lourd au Québec, puisqu’il a pu interdire tout débat là-dessus avant même qu’il n’ait vraiment commencé.

    Blasé, parce que tous les arguments qu’on entend actuellement en France sur l’écriture inclusive, humour vache y compris, étaient, au moins sommairement, présents au Québec dans les années 90. Sauf peut-être le «point milieux» qui a remplacé le tiret et l’expression « écriture inclusive» qui sont effectivement des inventions françaises. Mais le reste, tout le reste, est une invention, une construction idéologique et linguistique du féminisme québécois.

    Alors même que l’importante littérature québécoise contemporaine n’a jamais pu trouver sa place chez les lecteurs français. Le «bigenre», produit pure laine d’un féminisme francophone canadien exacerbé par la rectitude politique américaine, est arrivé sur les rives de la Seine depuis quelques années. Via évidemment les tracts syndicaux ou d’obscures pamphlets féministes ou même au travers quelques travaux d’officines gouvernementales mis en place après l’arrivée du président Hollande.

  17. Pour renvoyer l’écriture inclusive dans les abysses mortifères d’où elle n’aura jamais du sortir, je propose une révision du français pour éradiquer à tout jamais l’énoncé idiot d’une règle pourtant simple : « En français, le masculin l’emporte sur le féminin ». Il semble que cet énoncé idiot n’ait pas été digéré par une poignée de filles ayant grandies avec cette aigreur qui les rend aussi insensibles au bon sens qu’à l’esthétique.
    Cette révision est on ne peut plus simple : dorénavant, le féminin l’emporte sur le masculin. Ainsi, « Charlotte et les garçons sont revenues toutes ébouriffées de la plage ».
    En plus annihiler l’écriture inclusive, nous éviterions les tournures débiles du type ‘Françaises, français’, ou ‘celles et ceux’ dont Desproges, il y a 30 ans, se moquait déjà : « Belges, Belges ! Suisses, Suisses ! »

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